Ah l’overclocking, ce procédé qui fait tant parler de lui sur les forums dédiés à l’informatique. Seulement, autant on trouve facilement des contenus sur le sujet sur internet, autant on ignore les risques inhérents à cette pratique. Afin de vous éviter une mésaventure, voici l’essentiel à savoir sur l’overclocking.
Quels sont les objectifs de l’overclocking ?
L’overclocking vise à accélérer la fréquence du processeur de votre ordinateur afin de gagner en vitesse de calcul. De quoi améliorer les performances de votre PC sans pour autant faire d’importantes dépenses.
Toutefois, sachez que chaque processeur a été calibré pour fonctionner à une certaine fréquence à leur sortie d’usine. Cette calibration garantit notamment le bon fonctionnement du composant bien que sa puissance de calcul soit bridée. L’overclocking permet d’outrepasser ce bridage. Sa mise en œuvre peut donc affecter la fiabilité du processeur.
Par ailleurs, vous pouvez aller plus loin en augmentant également la fréquence du bus et de la carte-mère. De cette façon, les différents composants communiqueront plus rapidement. Ce qui donne encore une fois les moyens de booster les performances de votre ordinateur.
Quels sont les risques ?
Comme vous vous en doutez, changer la configuration initiale d’une pièce électronique n’est jamais sans risque. Dans le cas de l’overclocking, il faut s’attendre à ce que les éléments concernés surchauffent. Dans ce contexte, prenez les dispositions adéquates pour éviter que le processeur ou d’autres composants ne grillent. Pour ce faire, il peut être intéressant de mettre en place des radiateurs et des ventilateurs supplémentaires afin de mieux dissiper la chaleur.
En outre, une fois le procédé réalisé, vous ne pourrez plus ajouter une carte additionnelle. Effectivement, les cartes PCI, AGP ou PCI express ne peuvent respectivement supporter une fréquence supérieure à 33 Mhz, 66 Mhz et 100 Mhz.
Quand bien même le système fonctionne correctement, l’ordinateur peut planter ou refuser de démarrer sans aucune raison apparente. Dans cette situation, il faudra absolument rétablir la configuration du processeur. Il est également possible que certains composants rendent l’âme à cause d’une surchauffe. Ce qui vous obligerait à les remplacer. En fin de compte, ce procédé pourrait donc coûter plus cher qu’un simple changement de processeur !
Ce qu’il faut savoir avant de se lancer
Au vu des informations présentées ci-dessous, il est clair que l’overclocking est une opération délicate. Toutefois, une meilleure compréhension des relations qui lient la fréquence de la carte-mère à celle du processeur vous aidera à maitriser les risques.
Avant toute chose, sachez que dire qu’un processeur a été conçu pour fonctionner à une telle fréquence n’est pas tout à fait exact. Les fabricants font subir une batterie de tests à chaque série de microprocesseurs avant leur sortie d’usine. C’est au cours de ces tests que les constructeurs vont soumettre le composant à différentes fréquences. Les résultats permettent ensuite de déterminer la fréquence la plus adaptée pour garantir son bon fonctionnement. Bien entendu, le processeur en question peut supporter des fréquences plus élevées. Finalement, l’overclocking vise à jouer sur cette marche de sécurité retenue par les fabricants. Mais, vous ne pouvez pas modifier directement la fréquence à laquelle le processeur tournera.
Pour surmonter cet obstacle, il faut savoir que la fréquence relative d’un microprocesseur est habituellement plus élevée que celle de la carte-mère. Ces deux variables sont liées par le coefficient multiplicateur. Ce chiffre correspond au rapport entre la fréquence du processeur et celle de la carte-mère. Ainsi, lorsque ce coefficient est égal à 3, cela signifie que le premier élément tourne 3 fois plus vite que le second.
Dans ce contexte, vous avez le choix entre deux méthodes lorsqu’il est question de procéder à l’overclocking :
D’une part, vous pouvez modifier le coefficient multiplicateur pour accélérer la vitesse du processeur. (sans aucune modification de fréquence chez la carte-mère)
D’autre part, il vous est possible de changer la fréquence de base de la carte-mère et augmenter par la même occasion la fréquence à laquelle le processeur va tourner lorsque le coefficient multiplicateur entre en jeu. Cette nouvelle fréquence sera alors appelée FSB.
Vers quelle méthode d’overclocking se tourner ?
La seconde méthode prévoyant la modification de la fréquence de base reste la solution la plus prisée. Toutefois, il a lieu de signaler que cela augmentera également la fréquence du bus de la carte-mère et fera fonctionner tous les dispositifs qui y sont liés à cette fréquence. S’il ne vous est pas possible désynchroniser le bus, il y a donc de fortes chances que la carte graphique et d’autres périphériques grillent. Chez les cartes-mères les plus récentes, les fabricants ont fait en sorte que cette désynchronisation se fasse automatiquement.
Ces informations devraient inciter plus d’un à procéder à un overclocking par le biais du coefficient multiplicateur. Mais ici encore, vous devez absolument vous procurer un composant de dernière génération, le CPU en l’occurrence. Effectivement, il n’est possible d’éditer le coefficient multiplicateur que chez les microprocesseurs derniers cris à l’exemple des modèles de la série Black Edition d’AMD ou ceux de la série Extreme Edition d’Intel.
Le refroidissement et l’aération : des points à ne pas négliger
Si vous avez réussi à surmonter les obstacles techniques à l’overclocking, il vous reste à réfléchir sur le refroidissement et l’aération. Dès que les différentes manipulations ont été effectuées avec succès, vous constaterez une élévation de la température du processeur. Ces composants ont été conçus pour supporter jusqu’à 80 %. Passé ce cap, le microprocesseur subira des dégâts irréparables.
Il convient donc de monter certains dispositifs pour mieux réguler la chaleur. D’ailleurs, ces éléments ne sont pas uniquement destinés à refroidir le CPU. Les chipsets, les barrettes de RAM ainsi que d’autres composants sont également soumis à rude épreuve et requièrent un meilleur système de refroidissement.
Comment créer un système de refroidissement performant ?
Vous avez le choix entre plusieurs systèmes de refroidissement. Toutefois, la plupart des gens se tournent vers les ventilateurs équipés d’un radiateur. Ce dernier se présente sous la forme d’une plaque de métal doté de plusieurs ailettes. Associé au flux d’air apporté par le ventilateur, le radiateur dissipe efficacement la chaleur. Idéalement, on montera une plaque métallique thermoconductrice sur le processeur avant de fixer ce dispositif de sorte à refroidir le CPU avec plus d’efficacité. Pour des résultats satisfaisants, il convient de se procurer un ventilateur imposant. Cela permettra de mieux brasser l’air et ainsi mieux ventiler le boitier par la même occasion.
Il est aussi crucial d’appliquer de la pâte thermique entre le processeur, le métal conducteur et le système de refroidissement. Certains modèles de radiateurs embarquent également des capteurs couplés à un haut-parleur. Celui-ci émettra un signal sonore si le ventilateur ne se comporte pas correctement. Dans le cas d’un ordinateur overclocké, une panne de ventilateur pourrait entrainer indirectement des dommages irréversibles sur votre microprocesseur. D’où l’intérêt de s’équiper d’un ventilateur avec radiateur doté d’une alarme.
D’une manière générale, la qualité de montage de votre PC influera également sur ses performances une fois overcklocké. Une unité centrale montée correctement sera bien plus simple à refroidir. Il ne faut surtout pas que des nappes ou d’autres éléments gênent la circulation de l’air. Chaque composant doit recevoir un flux d’air suffisant pour ne pas surchauffer et ainsi fonctionner dans les meilleures conditions. Cela vaut également pour le disque dur. Chez ce composant, une forte élévation de température réduira la vitesse de lecture et d’écriture des données. Une surchauffe ralentira donc votre ordinateur. Voilà pourquoi on placera le disque dur à une zone bien aérée du boitier.
Préserver la santé de son PC en installant quelques logiciels de monitoring
L’overclocking modifie le comportement de pratiquement tous les composants de votre ordinateur. En outre, ils sont tous exposés à un risque de surchauffe pouvant causer une panne irréparable. Il faut donc surveiller la température du processeur et celle d’autres éléments. En vous dotant d’une carte-mère haut de gamme, vous n’avez pas à (trop) vous inquiéter à ce sujet. Celle-ci coupera automatiquement l’alimentation si ses capteurs détectent une élévation anormale de la température. Néanmoins, ce système ne sauvera pas votre processeur. Par conséquent, vous devez envisager d’installer des logiciels comme CPU-Z ou SIW pour surveiller la température du microprocesseur.